Sauvegarde de l'Histoire de Quissac APSHQ

un Quissacois Vote pour la mort de Louis XVI

17 janvier 1793

Un Quissacois vote la mort de Louis XVI

 

Jacques, Hippolyte JAC
(1745 - 1803)


Jacques Hippolyte Jac nait  à Quissac en 1745. Il est le fils de Jean Jac, propriétaire à Quissac, qui épouse  Jeanne Durand à Sauve en 1742. La Famille Jac a  de nombreuses propriétés  à Quissac, Liouc et dans tout le canton. Leur maison serait l’actuelle maison Conduzorgues, au Quatre Coins.

Jacques étudie le droit à Montpellier et devient  avocat .


 

 

 

 


Mais passionné   par les événements il s’active dans la vie sociale et politique de la cité et de son pays.

 

Mais avant de continuer son histoire, il est important de relater la situation politique de la France en 1788- 89

 


En cette fin du XVIII siècle, le Siècle des Lumières,  des idées nouvelles apparaissent, véhiculées par les philosophes et les scientifiques tel Voltaire, Montesquieu, Jean Jacques Rousseau, Diderot, D’Alembert, Buffon, Newton etc. et la société est en pleine évolution.

Il en résulte que la France de louis XVI et le Peuple Français dans toutes ses classes sociales,  ne peut plus se satisfaire de l'ordre ancien traditionnel. 

 

 

 

 

Louis XVI et Marie Antoinette              

 

 

 

Cet ordre féodal dans lequel le Roi est à la fois le chef militaire, le justicier et le protecteur du Pays, cet ordre dans lequel la noblesse défend le pays avec son épée, le Clergé l'assiste de ses prières et le peuple travaille et paie l’impôt : "taillable et corvéable à merci".

 

 

 

 

Le Bon Peuple supportant le clergé et la noblesse

 

Le roi, Louis XVI, n'a jamais été un chef militaire, ni un meneur d'hommes comme Henri IV ou Louis XIV avaient pu l'être. d'autre part, les nobles sont devenus des chefs de guerre bien médiocres et certains hauts prélats sont très loin des prières.

 

La participation de la France à la guerre d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique a ruiné la France. Les finances du royaume dés 1787 sont au plus bas. Necker alors Premier ministre tente d'assainir les finances du royaume en proposant de diminuer les pensions payées aux personnages importants. Il est écarté de son poste par les privilégiés qui se mobilisent contre lui. Mais Les masses populaires  manifestent contre la cour et les ministres. la situation devient dramatique et tous demandent une réunion d' Etats Généraux. Le roi cède et annonce, en août 1788, la réunion des états généraux pour le 1er mai 1789.

 

 

 

Lorsque Le roi Louis XVI décide de convoquer les Etas Généraux en ce début d’année 1789, Jacques Jac, qui a 44 ans se fait élire député du Tiers Etat par la Sénéchaussée de Montpellier le 8 avril 1789 ( la Sénéchaussée a 4 députés, un représentant l’église, 1 représentant la noblesse et deux du tiers etat).


Les Etats Généraux sont convoqués le 5 mai 1789.

 

Sur 1139 députés, 291 appartiennent au clergé et 270 à la noblesse. Cette première séance est présidée par Louis XVI en personne, le clergé s'assied à la droite du trône, la noblesse à gauche, le Tiers Etat en face. L’ordre du jour est le déficit du budget.

 

 

 

 

Les Etats Généraux 5 mai 1789

 

 

 

Très rapidement des distensions apparaissent entre les trois ordres et les députés du Tiers Etat appellent quelques nobles libéraux à les rejoindre dont La Fayette et se déclare en Assemblée Nationale.

Ils trouvent un autre lieu de réunion, et sur proposition du Dr Guillotin se réunissent  à  « la salle du Jeu de Paume »


Le serment du Jeu de Paume

 

 

Lors de la séance du 20 juin 1789  les députés promettent de ne pas se séparer avant d'avoir rédigé une constitution pour le pays :

 

 

Serment du jeu de Paume par David

 

Mais Lors de la séance royale, le roi ordonne la dispersion de l'Assemblée. Mirabeau prononce alors cette phrase célèbre :


 

« Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes. »

 


 

 

Honoré Gabriel Riqueti, Comte de Mirabeau

 

Le 9 juillet, l’Assemblée Nationale se proclame Assemblée Nationale Constituante et en août elle adopte, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, jetant ainsi les fondements actuels de la République et de la démocratie.

L’Assemblée Nationale Constituante siègera ainsi jusqu'au 3 septembre 1791 et exercera en même temps le pouvoir législatif.

La France devient une monarchie constitutionnelle.

 

Jacques Jac,  siège dans cette assemblée Nationale constituante et appartient à la majorité réformatrice..

Il côtoie ainsi, Maximilien de Robespierre, Camille Desmoulins, Marat , Danton, Saint Just etc.

 


 Maximilien de Robespierre


Aux élections de septembre 1791, Jacques Jac est élu député du Gard à la Convention par 392 voix sur 498 votants. Ce score le positionne en  quatrième position sur les 8 députés du Gard.

Très vite, des conflits opposent l’Assemblée Nationale au roi, notamment sur la question religieuse ou l’émigration ; le roi oppose son veto à plusieurs décrets votés par l’Assemblée.

En aout 1792, Un nouveau conflit naît à propos de l’aggravation du régime des prêtres réfractaires – ceux qui ont refusé de prêter serment à la constitution civile du clergé – et de la levée de 20 000 fédérés à Paris. Le roi oppose une nouvelle fois son veto. Le peuple s’en émeut et se révolte. Un manifeste du Duc de Brunsvick , chef des troupes coalisées contre la France, précisant que: « si les français portent atteinte à la famille royale il s’ensuivra une vengeance exemplaire » met le peuple en fureur.

Le roi est suspendu par l’assemblée et le 25 septembre 1792, un nouveau décret proclame la République « une et indivisible »


 

Procés du Roi

 

 

Après la découverte de documents compromettants dans « l'armoire de fer » le 20 novembre 1792, le Roi doit répondre aux accusations de trahison, et de conspiration contre l'Etat. Son procés a lieu du 10 décembre au 26 décembre 1792.


Louis xvi est condamné à mort sans condition par 361 contre 360

  • Sur 721 votants La majorité absolue est de 361
    • Ont voté pour la mort sans condition........................361
    • Ont voté pour la mort avec l'amendement de Mailhe .. 026
    • Ont voté pour la mort avec sursis............................044
    • Ont voté pour d'autres peines.................................290

 

Vote des députés du Gard

8 députés et 3 suppléants

  1. Leyris (Augustin-Jacques), 1° oui, 2° non, 3° la mort, 4° non.
  2. Voulland (Jean-Henri) 1° oui, 2° non, 3° la mort, 4° non.
  3. Jac (Jacques), 1° oui, 2° oui, 3° la mort avec sursis jusqu'après l'acceptation de la Constitution par le peuple, 4° oui.
  4. Aubry (François), 1° oui, 2° oui motivé, 3° la mort avec sursis jusqu'après les assemblées primaires qui auront lieu pour la ratification de la Constitution, 4° oui.
  5. Balla (Joseph-François), 1° oui, 2° oui, 3° réclusion pendant la guerre et bannissement à la paix quand la sûreté publique le permettra, 4° oui.
  6. Rabaut-Pommier (Jacques-Antoine), 1° oui, 2° oui motivé, 3° la mort avec sursis jusqu'à la ratification des décrets constitutionnels, 4° oui.
  7. Chazal (Jean-Pierre), 1° oui, 2° oui motivé, 3° la mort avec l'amendement de Mailhe tendant à examiner s'il est politique et utile de presser ou de retarder l'exécution, 4° oui.
  8. Bertezène (Jean-Étienne), 1° oui, 2° oui, 3° la mort avec sursis jusqu'après la tenue prochaine des assemblées primaires où la Constitution sera présentée à l'acceptation du peuple, 4° oui

 

Lors du vote de la mort du roi, Jacques Jac dira :

« Je vote pour la mort, mais je demande que l'on discute ensuite la question du sursis. »

Louis XVI est guillotiné le 21 janvier 1793.

le vote de Jacques Hypolytte Jac n'aurait pas changé la destinée de Louis XVI,mais celle des deux autres députés du gard OUI ! Car la majorité fut d'une seule voix !

 

Après la session, le 21 vendémiaire an IV, par 179 voix (225 votants), le département du Gard  renvoie, Jacques Hyppolyte Jac, siéger au Conseil des Anciens, dont il sera l'un des secrétaires.

Le 25 germinal an VI (14 avril 1798) , il est élu au Conseil des Cinq-cents, avec 139 voix (201 votants et le 24 germinal au VII (13 avril 1799)  il est encore réélu comme député du Gard.

Mais le 18 brumaire il s’oppose au coup d’état et ne sera pas employé par le gouvernement impérial. L'année d'après, il abandonne la politique, se retire dans son département du Gard ou il se livre à l’agriculture. Il décédera à Sommières le 7 septembre 1803, ou il est enterré.

Sa famille, par son neveu Jac Eugène continuera à participer à la chose publique, car Eugène sera Maire de Quissac de 1806 à 1821 de 1843 à 1848 et de 1852 à 1858. Eugène sera également Conseiller Général du canton, Chevalier de la légion d’honneur et Président de plusieurs sociétés agricoles. C’est lui qui instaurera en 1851, le marché du mercredi dans notre village, encore actif aujourd’hui.

En 1853 le docteur Louis Montanari,  docteur en médecine et en chirurgie de la faculté de Montpellier, ex médecin de l’hospice de Quissac, ex médecin vaccinateur du canton de Quissac, breveté de sa majesté le roi du Piémont, lui dédicace son mémoire :

« Mémoires sur les propriétés physiques, chimiques, et médicales des eaux thermo-
minérales hydrosulfureuses de Fonchange.
 »

(Fonsanges a effectivement changé plusieurs fois de nom dans l’histoire)

Le fils d’Eugène, qui n’aura pas de descendance, Jacques Henri Alfred Jac, sera à son tour maire de Quissac de 1870 à1874 et de 1876 à 1883 et également Conseiller Général.

Leur caveau se trouve à l’entrée du premier cimetière de Quissac, sur la gauche, tout à coté du portail d’entrée. On peut lire avec difficulté leur épitaphe sur la pierre tombale, entièrement recouverte par les lichens.

J’avais d’ailleurs ecrit  en 2010 à la Mairie pour demander le nettoiement de cette pierre, pour perpétuer le souvenir de ces hommes qui se sont investis pour notre village et qui font partie de notre histoire.

 

 

 

 

Ainsi donc, par l’un de ses habitants, notre village de Quissac a participé de façon active à l’instauration de la République Française. Par la suite, Quissac restera très attaché aux valeurs de la République et lors du coup d’état de louis Napoléon Bonaparte, Quissac s’insurgera et prendra les armes pour sauver la république, mais ce sera de courte durée !

 

Texte de Roger Llorca


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



23/07/2012
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