Notre Vièle- Daniel Lloret
NOTRE VIÈLE
Je vous parle d'un temps révolu que, peut être,
Les moins de soixante ans ne doivent pas connaître,
Quissac en ce temps-là était petit, petit,
Et dans ce bourg minime était un coin mini.
Autour de son église dite la paroissiale
Une population assez originale
Vivait jovialement, chacun trouvait sa place,
Quiconque, allègrement, émergeait de la masse.
Vièle d'alors était le quartier des petits,
Un peuple d'immigrants, débarquant d'Italie,
Espagne, Portugal et de l'Auvergne aussi.
Ils avaient même alors inventé une fête,
Pas pour un divin saint, ni une grosse tête,
Mais pour leur belle rue, fraîchement goudronnée
Où nous dansons depuis 36, la bien nommée,
Premier dimanche d'août, du Plan à la Placette,
Vièle fleurie de roses, prépare sa rincette.
Au bal jaillit la joie et jaillit l'allégresse,
Au bal volent jupons, au bal virent les tresses.
Une encyclopédie ne suffit pas, et même,
Pour évoquer le moindre de ses énergumènes.
Pour les personnes que j'aimais et que j'aime,
Je préfère et de loin y penser en poème.
Daniel Lloret, Quissac, mars 2008