Le Protestantisme à Quissac aprés 1750
Le Protestantisme à Quissac après 1750
Les Camisards ont perdu la guerre militairement, mais la religion réformée est toujours la religion de la majorité des Quissacois. Le XVIIIe siècle voit peu à peu s’installer une tolérance de fait.
Vers 1760, Quissac a une population de 1200 habitants environ (300 feux), dont les deux tiers sont protestants, comme en témoignent leurs registres d’état-civil. Lors du mariage, 52 % des catholiques hommes déclarent " ne savoir signer ", et 78 % des protestants. Pour les femmes, les proportions sont respectivement de 52 % et de 6 %. L’effort de l’énorme machine catholique pour convertir à échouer, mais semble avoir réussi à élever le niveau d’instruction de ses ouailles.
La Révolution est reçue avec beaucoup d’enthousiasme. Les deux paroisses de Saint-Jean-de-Roque (un hameau autour du château de Sabatier, à 2 km de Quissac sur la route de Saint-Hippolyte-du-Fort) et du village (sous l’invocation des Saints Faustin et Jovite) sont réunies dans une même commune.
En 1803 Quissac appartient à l’Église consistoriale de Sauve : 1176 habitants sur 1277 sont protestants. Simon Guérin, en place depuis 1788 et qui a passé toute la révolution à Quissac, est confirmé comme pasteur. En 1833, le temple est enfin reconstruit, dans le style néo-classique qui s’est imposé pour tous les temples de la région. Implanté sur la place du Tivoli, qui évoque plutôt un lieu de plaisir, il est tourné vers le Vidourle comme pour en être salué.
Un Quissacois, Prosper Jalaguier fait une carrière importante dans l’Église Réformée du XIXe siècle. Né en 1795, il est consacré pasteur à Quissac en 1825 et reste 30 ans professeur de dogmatique à la faculté de Montauban. D’opinion évangélique (par opposition aux libéraux), il a une grande influence sur des générations d’apprentis pasteurs. Et chose rare dans ce milieu protestant universitaire, il exprime dans une brochure publiée en 1848, Le socialisme et le christianisme dans les circonstances actuelles, une compréhension certaine pour les socialistes et leurs objectifs. On peut peut-être expliquer cela par ses origines quissacoises.