D’APRÈS “L’ALBATROS”
D’APRÈS “L’ALBATROS” DE C. BAUDELAIRE
Souvent, pour délirer, les copains facétieux,
Prennent quelques sujets, vastes, parfois opaques,
Qui traînent, somnolents, ouvrages poussiéreux,
Sur les rayons garnis de la bibliothèque.
A peine les ont-ils à portée de crayon
Que ces dingues de mots, poussés par l'intuition,
S’envolent et délirent en joyeuses pochades
Parodiant parfois jusqu’au Marquis de Sade.
Inconscients histrions, franchement rigolards,
Ils écrivent un peu et se marrent beaucoup,
Unissant leurs efforts, ils pondent jusque tard
Des textes maladroits jamais de mauvais goût.
Ensuite ils les lisent et toujours s’esbaudissent
Refusant tant soit peu de se prendre au sérieux.
Mieux que les mousquetaires, parce qu’ils sont plus nombreux,
Ils jouent, écrivent rient, sifflotent et polissent
Des vers de mirlitons qui sont souvent bancals,
Parfois même banals !
Anne Nègre, Quissac, 2008