CANICULE 2003- Paul Martinelli
CANICULE 2003
Seigneur, pourquoi donner autant de canicule,
De rivières asséchées et de gazons brûlés,
De fleurs déshydratées à Saint-Jean-de-Cuculles ?
Soleil, frappez moins fort ! Nous demandons pitié.
La terre craquelée laissait voir ses entrailles,
L’ombre que l’on cherchait avait bien disparu
Et la vie, pour certains, devenue rien qui vaille,
Qu’il fait chaud ! Qu’il fait chaud ! Que ne l’ai-je entendu !
Partout cette chaleur qui vous tue, qui vous presse.
La vigne attend de l’eau qui ne veut pas venir
Et comme un leitmotiv vient ce mot : sécheresse,
De l’eau, de l’eau, de l’eau ! Ô pitié ! Ô désir !
Les pompiers, le Samu en patrouille en ville,
Ressortaient des rumeurs qu’on pensait révolues,
Les uns parlaient de cent, d’autres disaient dix mille,
Chacun a son bilan des hommes disparus.
Seigneur, pourquoi donner autant de canicule,
Faire du vent, du feu, de nos étés, les rois,
Pas l’espace plus bref du point, de la virgule,
Mais l’enfer de chaleur, année 2003.
Paul Martinelli